Ici on parle des préparatifs pour la fête de Noël. On se préparait longtemps d’avance à cette nuit de Noël. On choisissait d’avance l’endroit où on irait chercher un arbre de Noël. À l’automne, on ramassait des petits fruits pour faire des tartes. Plusieurs mets étaient préparés: du castor, du caribou, du lièvre et des perdrix. Du bois de chauffage était coupé, on nettoyait les alentours. On s’habillait de ses plus beaux atours. C’était une belle nuit en famille sous la tente.
Au moment de revenir des territoires, plusieurs enfants sont nés. Autrefois, on racontait aux enfants que les bébés étaient retrouvés à l’intérieur d’une souche de bois. À la naissance, les enfants sont bénis par les sages-femmes avant qu’ils ne soient baptisés. Et puis c’était déjà le retour vers la côte.
Ben Mckenzie énumère les noms des différents portages et indique l’emplacement des territoires des familles innues allant du portage du lac Ashuanipi jusqu’au territoire actuel de Kauauatshikamat près de Schefferville. Le territoire de chasse de sa famille s’étendait du lac Mehinek jusqu’au portage du lac Wakuach.
Monsieur Bellefleur nous parle de Netupanu, il met en garde la génération future sur la possibilité que les enfants le rencontrent un jour. C’est un personnage qui est comme un gardien de la terre. C’est un homme qu'on rencontre seulement à l’intérieur des terres. Il n’est pas dangereux. C’est au printemps qu’il apparaît. On ne peut laisser un enfant seul. Il possède tout, il est très religieux. Il parle innu mais peut-être qu’il parle maintenant français. C’est une histoire qui lui vient de son père, du père de son père et ainsi de suite, depuis des générations, depuis au moins 700 ans.
Madame Mckenzie raconte qu’une fois dans le territoire, elle a eu peur de rencontrer des êtres furtifs des bois car on avait déjà signalé leur présence à l’endroit où sa famille campait.
Madame Mckenzie raconte la maladie et le décès de sa sœur aînée qui est décédée d’une appendicite alors que la famille était dans le territoire. Elle décrit la préparation pour la veillée funèbre et la conservation du corps par la suite. Ils n’ont pas pu ramener le corps sur la côte avant le mois de mars, quand un avion a pu les rejoindre.
Je ne me suis pas rendu jusqu’à Tshishe-shatshit mais je n’étais pas loin de là. Il y avait un magasin de Mishta-Napeu proche de là, on allait y chercher de la nourriture, c’est de là que nous avons rebroussé chemin. Tous les portages qu’il y a proche de Mingan, je les ai tous fait à pied.